You are such a tonic
le 10/03/2025
La méditation, ses effets sur ma vie depuis 9 ans
Je suis persuadée que chacun de nous devrait avoir son rescue kit interne.
J’ai vécu une grande partie de ma vie sans avoir conscience de l’impact de mon dialogue intérieur et de mes pensées.
J’ai très longtemps cru à la fatalité des situations. Mon histoire personnelle a contribué a gravé en moi ce sentiment d’impuissance.
Ma vie était à l’image de mon dialogue intérieur
A cette époque, je n’en avais pas conscience.
Je vivais souvent dans un état de tension interne, je ressentais une anxiété continue malgré mes réalisations et mes bonheurs.
Mes pensées automatiques et mes émotions dirigeaient mon humeur au quotidien. Dès qu’une situation me provoquait de la peur, de la colère ou qu’elle me rappelait un souvenir douloureux de mon passé, je pouvais remettre toute ma vie en cause. Résultat, pour m’apaiser de ce brouhaha intérieur, la cigarette et la nourriture comme anesthésiant m’aidaient. Mais ces shoots de plaisir étaient éphémères, ils m’épuisaient mentalement et physiquement. J’ai fini par penser que mon mode de fonctionnement était normal.
Ma découverte de la méditation
J’ai découvert la méditation grâce à mon psy avec lequel je suivais une thérapie depuis deux ans.
Je me souviens dans les moindres détails de ma première séance en groupe. J’ai ressenti pour la première fois de ma vie la sensation de ne pas être submergée par mon dialogue intérieur incessant. Je me suis sentie détendue dans mon espace safe et bienveillant.
Pendant les séances suivantes, méditer me paraissait abstrait, très ennuyeux. Rester assise, immobile, les yeux fermés, focalisée mon attention sur ma respiration était très difficile. Accueillir sans jugement tout ce qui venait, mes pensées, mes sensations corporelles, c’était désagréable de laisser de l’espace à tout cela.
J’ai aussi pris conscience des mots que je m’adressais. Ce critique intérieur n’était pas doux du tout, j’étais stupéfaite de la manière dont je me parlais.
Les trois premiers mois, j’ai fait beaucoup de résistance. J’ai découvert que méditer c’est s’observer intérieurement de manière radicale et sans filtre. On plonge en soi en observant toutes nos facettes. Méditer c’est être à l’écoute et laisser de l’espace à toutes nos pensées et à nos émotions sans les éviter ni les nier. Au fils des semaines, j’avais la conviction que la méditation transforme notre regard sur nous, sur l’autre, sur le champ des possibles. Elle nous apprend à développer une nouvelle façon d’entrer en relation avec notre corps, nos émotions, nos pensées et avec toutes les situations de la vie.
Je deviens prof de méditation
Trois mois après ma découverte de la pratique, la rencontre avec un couple d’enseignants de méditation a été une révélation. J’ai été touchée par leurs parcours, leur manière de transmettre, les raisons qui les ont aménées à devenir prof de méditation.
Après m’être formée auprès des enseignants qui m’inspiraient durant trois ans, je me suis lancée à mon tour en tant que prof de méditation. Le 18 janvier 2019, j’ai animé mon premier atelier d’initiation à la méditation en entreprise. Transmettre une pratique qui peut transformer la vie des gens a beaucoup de valeur pour moi.
Ce nouveau métier m’a aussi permis de réaliser des exploits dont je me sentais incapable. Le 21 septembre 2019, j’ai animé une méditation sur scène face à un public de + de 150 personnes à l’occasion du festival Wanderlust accompagnée par le DJset de Mika De Brito. Quand je me suis lancée, je m’étais secrètement fixée le goal d’être la Beyoncé de la méditation. J’ai animé une méditation sur scène en pleine nature. Done!
L’art d’être avec l’inconfort
Nous avons tous des traumatismes, des peurs, des croyances, des réactions corporelles hérités de notre enfance et de nos expériences. La méditation m’a appris :
<< à identifier mes déclencheurs : ce qui m’irrite, ce qui me mets en colère, ce qui me provoque mes plus grandes peurs, ce qui me rend anxieuse
<< à connaitre ce que j’aime, ce que je n’aime pas, ce qui me fait du bien, ce qui ne me fait pas du bien, mes limites dans ma relation à moi-même et aux autres
<< à reconnaitre que la douleur est inévitable (perdre un proche, échouer un projet, être malade, avoir une conversation inconfortable). Je n’ai plus peur de cette douleur émotionnelle, j’ai appris à être avec. Je choisis de ne pas me laisser aspirer au point de sombrer dans de longs états de tristesse. Je suis responsable de mes croyances et de mes pensées, j’ai toujours le choix de nourrir ce sur quoi j’ai le contrôle
<< à tenter même si je peux paraître ridicule aux yeux de l’autre. Je réfléchis moins, j’agis. Résultat, je vis davantage d’opportunités et de rencontres
<< à m’engager pour ce qui compte pour moi même quand les résultats de mes actions ne sont pas encore visibles. J’ai appris à ne pas me laisser découragée puisque je suis convaincue que je fais le bon choix à ce moment là. J’ajusterais si nécessaire
<< à reconnaître mes périodes de down. Cela passe par m’apporter tout ce qu’il faut dans ces moments et de faire appel à mes proches si besoin pour ne pas sombrer trop longtemps au fond de la piscine, je ne m’abandonne plus. Quand je me sens vulnérable, émotionnellement à fleur de peau, je ne prends jamais de décision importante
<< à respirer, quand je ressens que mon cerveau est en surchauffe ou que je suis submergée par une émotion, je marque un temps de pause, je stoppe tout ce je suis en train de faire. Je ferme les yeux puis j’inspire et j’expire profondément 3 fois. Cela ne change rien à la situation mais c’est une manière pour moi de me stabiliser de nouveau.
Mes peurs abyssales, mes réactions émotionnelles et corporelles inconfortables, mes doutes, les obstacles sur mon chemin ne disparaitront pas. Par contre, je sais qu’il est possible de vivre avec cet inconfort sans que cela n’interfère ma réalisation personnelle. Sans que cela ne m’empêche de kiffer ma vie.
Aujourd’hui la méditation fait partie de mon rescue kit interne, au même titre que le sport, mes routines beauté, mes personnes ressources, mes lectures, mes accompagnements (coach, thérapeutes) et tout ce qui nourrit mon esprit. Je suis convaincue qu’apprendre à developper sa stabilité émotionnelle est une des manières d’être heureux.
L’été dernier, à la fin d’une conservation téléphonique très intéressante avec une cliente de l’entreprise pour laquelle je bossais, la personne me dit «You’re such a tonic». Ce jour là, je venais d’apprendre une nouvelle assez grave au travail.
Tonic signifie ce qui rend plus fort/résilient ou plus heureux. La méditation au fil des années nourrit en moi cette vibe de savoir me rendre heureuse, de me soutenir, de prendre soin de moi même quand l’inconfort me traverse.
J’ai décidé d’exceller dans l’art d’être avec l’inconfort. C’est devenu ma philosophie de vie.