Rencontre avec Vincent Lartizien, le fondateur inspirant de Nunti Sunya

Saint-Geours-de-Maremne, le 21 oct.2021

La genèse du projet, les idées reçues sur le chanvre, une équipe dédiée à une plante très précieuse

Depuis mon article sur ma découverte du chanvre alimentaire, j’ai réalisé un désir qui me tenait énormément à cœur : rencontrer et interviewer l’équipe de Nunti Sunya. Je voulais en savoir plus sur le chanvre et sur une entreprise qui, d’après moi, a un impact essentiel et prometteur pour l’avenir de l’humanité et de la planète.  

Il y a trois semaines, je me suis rendue dans les locaux de Nunti Sunya à Saint-Geours-de-Maremne dans les Landes. J’ai passé 45 minutes passionnantes avec Vincent Lartizien, le fondateur. J’ai rencontré un homme passionné, engagé, accessible, dont la vision, les valeurs et l’énergie m’ont profondément touchée. 

En quittant les locaux de Nunti Sunya, je me suis sentie enthousiasmée par un projet et une équipe qui se dédient chaque jour à créer avec passion des alternatives et des solutions durables, efficaces au service de l’humanité et de la planète.

Qui est  Vincent Lartizien ? Qu’est ce qui l’a amené à créer Nunti Sunya ?

 À l’âge de 18 ans, Vincent Lartizien part sur les îles d’Hawaï, il y reste 18 ans. Il est professionnel de planche à voile puis surfeur de grosses vagues. En tant que free surfeur, il n’évolue pas dans un cercle de compétition. Là-bas, il découvre un mix entre le mouvement hippie des États-Unis et la culture polynésienne. Des codes et des valeurs aux antipodes du milieu chirurgical français dont il est issu.

Vincent Lartizien a grandi à Saint-Tropez, son père est chirurgien tout comme son oncle et son frère. Un milieu très structuré, très mental. Il découvre un milieu complètement déstructuré, ésotérique, tout était nouveau pour lui. On lui disait souvent que le chanvre allait sauver l’Humanité. On l'appelait the Million Dollar Crop, la céréale au million de dollars, parce qu’on peut tout faire avec. Parce que le chanvre apporte des solutions extraordinaires à tous les problèmes que vit l’Humanité. 

Après sa carrière de surfeur, appelé par le besoin de soigner, il devient thérapeute énergétique. Cette expérience lui permet de comprendre le monde des énergies et des mondes subtils (l’invisible). Puis avec la mère de son fils, ils décident de fonder une école Montessori parce qu’ils ne souhaitaient pas que leur enfant aille dans une école classique. En 2016, Vincent Lartizien crée Nunti Sunya (Les Chanvres de l’Atlantique) dont la raison d’être est de nourrir la santé par le chanvre. 

Pourquoi vous vous êtes lancé dans cette aventure il y a 5 ans, cultiver du chanvre en France ? 

En créant Nunti Sunya, plutôt que de chercher notre matière, on a décidé de la produire. C’est pourquoi, le fait de la produire et de l’utiliser fait que nous sommes les premiers utilisateurs des produits que l’on met sur le marché. Cela nous permet d’avoir notre matière première, de produire avec le chanvre des matières alimentaire, textile, de construction, thérapeutique. 

On se sert de nous comme témoins, de ce qu’a besoin l’humanité. Nos besoins sont les mêmes que les autres. On a juste une conscience un peu plus éveillée sur ces sujets environnementaux ce qui nous permet d’être un petit peu en avance. Et de pouvoir montrer l’exemple.

Ce qui est important aussi, c’est de comprendre le rôle qu'a aujourd’hui cette plante dans l’éveil de conscience de l’humanité. Le chanvre est un allié extraordinaire pour changer le monde, pour nous tous. Il nous apporte toutes les matières dont on a besoin, c’est un cadeau de la nature : 

↠ Il remplace les protéines animales, qui sont la première source de pollution sur la planète, par des protéines végétales

↠ Il remplace les bétons chimiques qui sont aussi une source de pollution parce qu’ils vont prendre du sable partout dans des écosystèmes extraordinaires et les détruire, pour les remplacer par des matières complètement nobles et saines

↠ Il arrête la production du coton, qui regorge de produits chimiques et qui épuise les stocks d’eau de la planète, pour le remplacer par des matières qui ont besoin de beaucoup moins d’eau et d’aucun produit chimique

↠ Il propose des molécules thérapeutiques qui sont saines dont l'avantage principal est qu'elles ne produisent pas d'effets secondaires néfastes.

Le chanvre nourrit 3 choses : la santé, l’autonomie et l’abondance. Quand il y a la santé et l’autonomie, l’abondance arrive. Le chanvre peut faire cela sur toute la planète. 

J’ajoute que c’est pour cela que c’est dans les écoles que l’on doit commencer à intégrer cette plante et à éduquer sur ce qu’elle est vraiment.

C’est toujours aussi flou pour moi la différence entre le chanvre et le cannabis. Le fait que l’on considère cette plante comme une « drogue ». Pourriez-vous nous expliquer avec vos mots ?  

Le Chanvre et le Cannabis c’est la même plante. Le Cannabis est le nom latin du Chanvre.

Dans le chanvre/cannabis il y a une centaine de molécules cannabinoïdes. Parmi ces molécules, les plus connues sont le THC (tétrahydrocannabinol) et le CBD (cannabidiol). Seul le THC est psychoactif. C’est-à-dire que son utilisation va altérer la conscience, notre vision des choses. Donc dans la plante, il y a une partie qui est psychoactive. Ce n’est pas récréatif à la base mais psychoactif.  

C’est la raison pour laquelle le chanvre/cannabis est assimilé à une drogue. Mais c’est extrêmement limitant par rapport à son potentiel, c’est pourquoi chez Nunti Sunya, on dit que le THC est psychoactif. Le CBD contrairement au THC, n’est pas psychoactif aussi on peut utiliser que le CBD en France compte tenu de son potentiel thérapeutique. 

Par ailleurs, seule la commercialisation des fibres et des graines de chanvre dont la teneur en THC est inférieure à 0,2 % est autorisée en France. Le taux de THC contenu dans le chanvre que nous cultivons respecte ce seuil c'est-à-dire qu’il est sans effet psychoactif. En France, il n’y a aucune restriction législative sur l’alimentaire, le textile, les matériaux de construction. Le frein législatif concerne uniquement le THC dès lors que son taux est supérieur à 0,2%. 

Nous, chez Nunti Sunya, nous avons besoin du THC pour proposer des produits thérapeutiques dont tout le monde a besoin.

Ce que je retiens 

↠ Malgré les explications de Vincent Lartizien, mon constat est que le flou législatif autour du chanvre en France participe à créer la confusion sur ses bienfaits et sur le fait qu’il soit associé à une drogue euphorisante et addictive. Heureusement, en cherchant on trouve, je vous recommande le site de Nunti Sunya, il abonde d'informations : https://www.nuntisunya.com/le-chanvre/ 

↠ La gamme alimentaire de la marque Nunti Sunya (huile, graines, protéines en poudre, pâtes) est sans THC et donc sans aucun effet psychoactif - sans gluten, sans allergène, sans lactose. J’ai appris grâce à Vincent Lartizien que l’on peut consommer du chanvre alimentaire tous les jours plusieurs fois par jour. Le chanvre nourrit notre santé.

Les lobbies agroalimentaire, textile, de la construction, pharmaceutique sont-ils un frein à votre développement et à l’expansion du chanvre ?  

Le danger est toujours législatif.

Quand on regarde l’histoire, il y a eu un moment à partir duquel le chanvre a été diabolisé. Cela s’est produit en 1937 quand les lobbies sont arrivés pour interdire la production du chanvre qui allait concurrencer le coton, la papeterie et les produits à base de pétrole. Cette loi s’appelait le Marijuana Tax Act, elle n’avait même pas le nom de la plante ! À partir de là, la planète entière a interdit le chanvre. Cela signifie empêcher les gens d’avoir accès à des matières aussi luxueuses que cette plante peut offrir. 

Aujourd’hui, on pose des lois pour restreindre les molécules thérapeutiques du chanvre. Mais plus personne désormais ne pourra empêcher l’alimentaire, le textile ou encore les matériaux de construction de continuer leur expansion. Je crois que c’est fini, on passe dans une nouvelle ère. Et on a vraiment aucune crainte à ce niveau là parce que l’humanité en a besoin. Nous, on répond juste à un appel. L’appel est là. Une fois qu’il y a un appel, plus personne ne peut s’y opposer. Les politiques, les lobbies peuvent essayer, ils vont ralentir le processus mais c’est fini. Plus personne n' interdira à nouveau le chanvre comme cela l’a été dans les 50 dernières années. On a vécu cette période, on en sort. Et si on en sort aujourd’hui c’est définitif. C’est planétaire tous les pays du monde vont dans cette direction. 

La France est aujourd’hui un des derniers pays à ne pas légaliser les molécules psychoactives. Il y a un pays tous les mois qui légalise. Donc c’est comme l’éveil de la conscience, c'est exponentiel, rien ne peut l’arrêter. On rentre dans une ère qui n’est pas seulement liée à l’humain, elle est énergétique, elle est cosmique. C’est indépendant de nous. On a juste à s’adapter et à être en harmonie, ou bien refuser et alors être en souffrance. C’est un peu les deux mondes qui se séparent sur la planète aujourd’hui. Il y a ceux qui ne veulent pas lâcher le monde d’hier. Et il y a ceux qui sont prêts à lâcher le monde d’hier et ils vont entrer dans un monde qui est nouveau, un monde qui est plein de potentiel extraordinaire. Dans un monde beaucoup plus harmonieux avec nos valeurs.  

En France, toutes les parties de la plante sont exploitables sauf la fleur, pourquoi ?

Nous on ne travaille pas la fleur. On construit des serres en même temps que l’on construit l’usine alimentaire. Ce sont des serres de haute technologie pour cultiver la fleur. Mais aujourd’hui ces serres vont servir à de la recherche variétale, à être autonome en termes de semence tant qu’on aura pas le droit de produire de la fleur. Dans le futur la législation risque de changer donc on va produire de la fleur et on va pouvoir, nous, en extraire les principes actifs. Ce qu’aujourd’hui on est obligé d'aller faire en Allemagne. Mais on devrait être autorisés à faire les extractions des principes actifs : terpènes, cannabinoïdes, flavonoïdes. Après est-ce que l’on sera autorisé à vendre la fleur telle quelle ? Cela m’étonnerait pour l’instant bien que dans tous les pays d’Europe on puisse le faire, donc on attend l’évolution de la législation.

Quels sont les bénéfices du chanvre sur la santé ? Vous faites des recherches en interne ?

Nous faisons des recherches pour se joindre à des laboratoires de l’INRA (Institut national de la recherche agronomique) et à d’autres qui nous permettraient d’avoir des allégations plus poussées sur les bénéfices santé du chanvre. Par exemple, il a un gros laboratoire de l’INRA qui s’appelle NutriBrain à Bordeaux qui travaille sur le rôle des acides gras essentiels - omégas 3 et 6 - sur le développement du cerveau de l’enfant, sur le maintien du système cardio-vasculaire chez les personnes âgées qui déjà explore ces sujets. On s’est proposé de se rapprocher d’eux pour leur fournir la matière première mais cela à un coût.

J’ai découvert que les allégations appartiennent à ceux qui les financent. Donc on peut faire travailler des laboratoires pour avoir des allégations sur nos produits, c’est ce que font les grosses compagnies. Le fait de ne pas lancer les études sur les bienfaits santé du chanvre n’impacte pas son essor, cela le sera dans le futur.

Je pense que l’on a besoin de s’appuyer sur des données factuelles ou scientifiques qui vont pouvoir démontrer tout ce que nous l’on dit : nos connaissances, notre ressenti ou notre expérience personnelle. Parce que les humains ont besoin de se rassurer, pour rassurer le mental, on a besoin de données scientifiques. Donc nous on va aller vers là, on veut développer des laboratoires et de la recherche en interne mais c’est dans les phases à venir du projet global. Parce qu’il y a tellement de sujets que l’on est obligé d’avancer par phase.  

Quelles sont les vertus thérapeutiques du chanvre ?

Le rôle des molécules psychoactives présentes dans le chanvre ont des propriétés extrêmement intéressantes en thérapeutique. Et là on rentre dans le chamanisme, c'est-à-dire comment on dirige les plantes psychoactives comme le peyote, l'ayahuasca, le DMT ou le cannabis vers la santé.

C'est-à-dire que des molécules qui doivent être accompagnées dans les soins thérapeutiques et qui ont un vrai rôle thérapeutique parce qu’elles vont altérer la conscience. Et là on entre dans une autre compréhension de la maladie : est-ce que la maladie vient de l’intérieur de nous ou est-ce qu’elle vient de l’extérieur ? Moi je suis issu d’un monde chirurgical dans lequel on dit que la maladie vient de l’extérieur de nous. J’ai fait des études de thérapie énergétique dans lequel on m’a enseigné que la maladie vient de l’intérieur de nous. De mon expérience de vie, je sais maintenant que toute forme de pathologie vient de l’intérieur, jamais de l’extérieur. Et donc cela pousse à comprendre comment est ce qu'on peut regarder à l’intérieur de soi pour voir l’origine de la pathologie. Et là, les molécules psychoactives peuvent nous aider là dedans, elles ont un rôle qui est utilisé chez tous les peuples anciens et qui était utilisé dans plein de cultures avant nous. Ce qui est initialement psychoactif, a été détourné en usage récréatif. Donc le tout c’est de ramener un peu toutes ces bonnes choses du passé, éliminer toutes les mauvaises choses du présent et essayer de faire la place pour le monde de demain. Pour un monde plus harmonieux.  

Pourquoi on dit que le chanvre est la plante qui va sauver l’Humanité ? 

Le chanvre est la plante qui est historiquement la plus reliée à l’être humain. De l’histoire de l’homme, elle a toujours été présente. Elle a servi dans plein de domaines. C’est le premier moteur de l’Humanité puisque les premières voiles ont été faites en tissu de chanvre, celles des découvertes des terres par les explorateurs Magellan, Christophe Colomb. Il y a un lien entre l’humain et cette plante qui est extrêmement profond. On a fait la guerre pour cela, on a retrouvé du béton de chanvre dans les pyramides d’Egypte. On sait que les premiers papiers de l’humanité ont été faits en chanvre. On a utilisé les principes actifs de manière thérapeutique depuis la nuit des temps. La première constitution des États-Unis a été écrite sur du papier de chanvre. Avant toutes les armées étaient habillées en chanvre parce que c’est la plus solide des fibres textiles et qu’elle est thermorégulatrice, antifongique, antibactérienne et ignifuge. 

Pourriez-vous nous expliquer votre intention d'augmenter la fréquence vibratoire de chacun de vos produits pour nous faire bénéficier du meilleur de la plante ?

Les atomes vont vibrer à une certaine fréquence. Plus cette fréquence est élevée, plus ça nourrit l’humain et la planète. Plus cette fréquence est basse, plus ça nourrit la disharmonie et le mal être. Par exemple la musique binaire, du heavy metal, des choses denses vont vibrer à une fréquence assez basse. Mozart ou du jazz vont vibrer à une fréquence assez haute. Un coucher de soleil, un sentiment d’amour va avoir une fréquence vibratoire élevée. Donc nous, ce qu’on essaie c’est d’accompagner la matière qu’on produit avec la fréquence vibratoire la plus élevée possible. Nous avons des outils et des pratiques tout au long de la chaîne de production. C’est pour cela que l’on veut qu’il n’y ait personne d’autre que nous qui intervienne depuis la semence jusqu’au produit final. C’est très compliqué. On aimerait bien à long terme en faire un label. Parce que pour nous c’est le seul vrai label qui parle de l’histoire du produit.  Un label qui serait d’ailleurs déclinable à tout autre matière, plutôt qu’une certification.

On sait que dans le futur chez Nunti Sunya on va créer une reconnaissance par rapport à la fréquence vibratoire parce que c’est la seule chose sur laquelle la matière ne peut pas tricher. Une certification tout le monde peut en avoir une, voire la détourner. Même si les certifications sont en majorité bonnes et qu'elles servent quand même pour tout le monde d’avoir des repères. Une certification peut être faite sur des produits qui ont une fréquence vibratoire basse. Mais on ne peut pas tricher sur la fréquence vibratoire d’une matière parce que c’est son rayonnement énergétique. La seule chose qui est créée c’est toute la chaîne d’actions qui ont généré la production du chanvre. Si quelqu’un qui cultive le chanvre est mal dans sa peau, en souffrance, on va le retrouver dans la fréquence vibratoire de la graine. Donc à nous après de mettre des analyses sur chacun des points pour justement voir à quel moment ça a pêché. Et à quel moment on peut rééquilibrer cette matière.

Nunti Sunya fait partie d’un collectif de producteurs de chanvre ?

En termes de production, nous avons créé notre filière dans laquelle sont réunis sous une forme associative des producteurs français de chanvre, Nunti Sunya n’est pas membre de l’association. Aujourd’hui cela représente 5 ou 6 producteurs, l’année prochaine une quinzaine. Nous leur reversons un pourcentage du chiffre d’affaires pour les aider à développer les outils qui vont leur permettre de cultiver le chanvre.  

Est-ce que le chanvre c’est l’avenir de l’industrie textile ? Une alternative pour réduire l’impact environnemental de cette industrie ?

Le textile de qualité dans le travail du chanvre, c’est ce qu’il y a de plus complexe. Il faut des outils particuliers, faire du rouissage qui dépend du climat. Il y a plein de métiers différents pour arriver jusqu’à la fabrication du tissu. Nous souhaitons produire notre propre tissu pour notre propre gamme de vêtements quand notre production aura augmenté, nous pourrons alors commencer à vendre progressivement notre tissu. 

Donc une fois que notre modèle sera en place, il sera réplicable par ceux qui ont besoin de le faire et pour ceux qui ont envie, dans d’autre pays, de produire du chanvre et de l’amener de la fibre longue jusqu’à des filatures. Et à ce moment-là, nous vendrons du tissu à cette industrie, aux marques intéressées. 

Nous serons la première usine 100% chanvre au monde sur de la fibre longue. Mais on ne sait pas ce qui se passe en Chine sur la fibre longue. On sait qu’ils font de la fibre courte mais il est difficile d’obtenir des informations sur ce qu’il se fait réellement là-bas. Quels produits ils mettent dans les filatures ? Quels produits ils mettent sur leurs sols ? Qu’est-ce que veut dire une certification bio en Chine ? Tout ça, on ne sait pas.

Comment gérez-vous la peur, le découragement, les situations challengeantes de votre vie ?  

Peur et découragement ce n’est pas la même chose. Je suis surfeur de grosses vagues, c’est un sujet que j’ai bien analysé et sur lequel j’ai eu plein de réponses. La peur est une énergie que je me refuse parce que je sais qu’elle détruit ma connexion au Tout. Le danger est réel mais je pense que la peur c’est un choix. Personnellement, cela fait longtemps que j’ai choisi de ne pas laisser la peur venir altérer mes décisions. Il y a parfois des écueils évidemment mais à nous de les trouver, de les éviter, de faire en sorte d’avancer le plus possible dans le respect de nos valeurs.  

Quels sont vos pratiques, vos rituels pour vous ancrer, pour revenir à vous quand vos idées fusent ? 

Mon rituel quotidien : je pratique deux heures de méditation. Durant ces deux heures, je passe pas mal de temps avec la plante, avec les devas de la plante, avec la conscience qui tourne autour de cette plante. Ça me permet d’être guidé, de savoir intuitivement où aller.

Dans vos interviews, j’ai été interpellée par le Nous que vous utilisez systématiquement ? C’est qui le Nous ? 

Je n’aime pas utiliser le Je, j’utilise le Nous parce que je sais que je ne suis pas seul dans cette histoire et dans ce qui m’a amené là. Et je n’aime pas dire Je parce que ça limiterait toutes les personnes, toutes les énergies qui se sont jointes à moi dans mon parcours pour le faire. Aujourd’hui, le Nous c’est toute l’équipe qui travaille aux Chanvres de l’Atlantique (Nunti Sunya).  

Quelle est votre consommation du chanvre alimentaire ? 

 Au fil des années mon alimentation a évolué. Je suis végétarien. Je ne mange pas beaucoup de céréales, essentiellement des fruits et des légumes. Tous les matins au petit-déjeuner, je me fais un bol de fruits dans lequel je mets facilement deux cuillères à soupe de graines de chanvre décortiquées avec en plus des amandes et des noix. Cela représente 40 grammes de graines décortiquées de chanvre. Avec cela, je couvre mes besoins journaliers en acides gras essentiels - omégas 3 et 6 - et en protéines aussi. J’utilise l’huile de chanvre sur les salades (tomate, mélange de légumes). 

Ce qui nous manque, c’est le tofu de chanvre et tout ce qui est charcuterie végétale à base de protéines de chanvre. Toutes les variétés de tofu aujourd’hui sont à base de protéines de pois et essentiellement de soja et de blé. C’est un projet en cours, on va fabriquer du tofu de chanvre dans la nouvelle usine qui est en construction, en 2022.  

Précieux rappel : « La graine de Chanvre/Cannabis représente une source nutritionnelle extraordinaire pour l’alimentation humaine. La qualité des protéines végétales, des acides gras essentiels (oméga 3/ 6 et 9) et de ses fibres végétales font de cette graine la reine des superfood.  J’ai découvert récemment les graines de chanvre décortiquées recommandées par Vincent lors de notre échange, c’est une bombe de nutriments super délicieuse à consommer tous les jours.  

Quels sont les projets du moment et à venir de Nunti Sunya ?  

Aujourd’hui, on construit notre propre usine fabriquée dans nos matières à St Geours de Maremne dans les Landes. Une usine dédiée à la transformation du chanvre alimentaire, cosmétique et nutraceutique construite à base de béton de chanvre. Le Chanvre est thermorégulateur, isolant, antifongique et antibactérien, ce qui procure un sentiment de confort et garantit une diminution de la consommation énergétique. 

Le béton de chanvre est un matériau d’avenir qui propose une alternative écologique aux matériaux actuels. On a construit cette usine pour accueillir du chanvre et pour le transformer, pour l’amener vers les gens afin qu’il nourrisse le plus possible la santé. Notre souhait est de créer dans cette usine un environnement qui soit énergétiquement élevé, c’est pour cela qu’on a choisi le béton de chanvre. Nous projetons de financer une deuxième usine pour défibrer la paille. C'est-à-dire qu’aujourd’hui on ne peut pas valoriser la paille en agriculture. On a besoin de la défibrer, de séparer la fibre et la chènevotte. Et la fibre, étant donné que l’on veut aller vers du textile de qualité, on veut la défibrer en fibre longue pour pouvoir avoir accès à des fibres hautes gammes. Contrairement à ce qui se fait partout sur la planète où on défibre en fibres courtes. Donc ce sont des contraintes, c’est beaucoup plus difficile mais pour nous cela va nous permettre d’être dans les marchés qui nous correspondent. C’est-à-dire du textile que nous on appelle de luxe parce qu’il fait du bien à l’humain en faisant du bien à la terre quand on le produit. Mais ça n'a rien à voir avec le luxe tel qu’on le voit dans les médias. Pour nous ce sont des produits luxueux par toutes les propriétés qu’aura le textile pour l’humain et pour ces effets secondaires sur la planète. Donc nous, une fois qu’on aura mis en place le modèle économique qui fonctionne chez nous, ce qu’on voudrait c’est de pouvoir le transmettre à tous les pays en voie de développement pour qu’ils aient aussi accès à ce modèle et eux aussi gagner en autonomie. On commence par les besoins français, ensuite on souhaite transmettre ça au plus grand nombre.  

L’avenir, le chanvre et Nunti Sunya : une ode à l’espoir, la beauté, l’abondance

Un jour on va avoir nos propres boutiques, des boutiques dédiées à l’univers du chanvre. Il y aura de tout. Du textile, de l’alimentaire, de la cosmétique, du thérapeutique, des matériaux de construction, des cordages, du plastique. Tout l’univers du chanvre ! Aujourd’hui les CBD shop sont limités sur un petit pourcentage de la plante. 

Concernant la plasturgie, c’est un sujet important sur lequel on va faire beaucoup de recherches et de développement dans le futur parce qu'en plus de l’industrie agroalimentaire on en a besoin pour nous. Cette industrie utilise une quantité de plastique faramineuse, donc de produits issus du pétrole. On sait qu’on peut les remplacer par des plastiques végétaux. C’est juste qu’aujourd’hui on n’a pas encore les résines végétales pour les enrober. Donc elles sont encore enrobées par des résines polyuréthane, les plastiques biosourcés sont un premier pas. Mais nous, ce qu’on veut c’est du plastique compostable, on peut le faire avec le chanvre. Donc c’est un sujet qu’on va développer dans le futur et pour nous et pour l’industrie.  

Les prochaines dates clefs du projet

↠ fin mars - début avril 2022 : finalisation de la construction de notre première usine construite en béton de chanvre dédiée à la transformation du chanvre alimentaire, cosmétique et nutraceutique 

↠ courant 2022 : construction des serres. Ce sont des serres de haute technologie pour cultiver la fleur quand sa culture sera autorisée. Mais aujourd’hui ces serres vont servir à de la recherche variétale qui va nous servir à être autonome en termes de semence

↠ 2024 : usine de défibrage  

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